[CR] Atelier : « Faut-il faire des usages un levier de la sobriété numérique ? »

Le Forum sur la Gouvernance de l’Internet, en collaboration avec Renaissance Numérique et le conseil national du numérique, a réuni le 25 mars 2021 des experts pour échanger sur une thématique inédite : la sobriété numérique. La forte croissance de la consommation du numérique soulève des questions abordées ici sous l’angle des usages et leur rapport face aux enjeux de la sobriété numérique. Cette problématique questionne des principes forts comme ceux notamment de la liberté de choix des utilisateurs.

Les impacts du numérique, qu’ils découlent de l’utilisation des appareils, de leur production ou de leur traitement de fin de vie, sont d’ordre énergétique, environnemental ou encore politique. Comment réduire l’empreinte du numérique ? Pour l’Inria, les enjeux de la sobriété numérique sont de faire décroitre ou disparaître des usages. Au delà de la distinction entre les usages utiles et les usages futiles, la question posée est davantage celle de la réduction des impacts liés au numérique et également de la responsabilité de l’ensemble des acteurs (utilisateurs / entreprise / état) : il convient de tendre vers un effort équitable et collectif.

Lorsque nous parlons de sobriété numérique, nous devons prendre en considération les efforts menés par la Commission européenne à l’origine d’initiatives qui s’appuient sur l’encouragement et la diffusion de bonnes pratiques. Par exemple, un code de bonne conduite a été composé pour les centres de données européens, axé sur l’efficacité énergétique, qui s’inscrit dans l’objectif d’atteindre leur neutralité carbone d’ici 2030.

La conscientisation des usagers commence, selon les intervenants, par la prise en compte de l’impact environnemental du numérique en général, tout en sachant qu’en amont, la prise en compte des aspects logiciels et l’optimisation des codes informatiques ont des conséquences directes sur l’économie numérique. Ensuite, des signaux peuvent être envoyés à l’usager sur sa consommation d’énergie, pour ainsi l’orienter vers des usages plus sobres. Car en effet, on n’optimise pas uniquement pour des raisons écologiques mais également économiques. Pour OVHcloud, le véritable enjeu se situe dans la fabrication des serveurs. Les entreprises comme le grand public s’interrogent sur leur impact environnemental et des indicateurs standardisés permettraient aux consommateurs d’opérer des choix éclairés.

Selon l’Arcep, la question des usages est étroitement liée aux questions des services. Sans renoncer aux opportunités offertes par le numérique, chaque acteur doit prendre sa part dans l’impact de ses usages.

Si la liberté de choix éclairé du consommateur est centrale dans la promotion de la sobriété numérique, elle reste délicate voire complexe selon l’Unaf. Comment repenser nos usages et profiter des promesses du numérique ? Les risques autour des données personnelles sont à prendre en considération dans la mise en oeuvre de cette liberté de choix. Les labels peuvent-ils apporter une information significative dans cet univers économique puissant ? Un usage responsable du numérique implique de repenser sa place au niveau individuel comme au niveau collectif.

Le replay de l’atelier du 25 mars 2021.

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