Pour reprendre le contrôle
de sa vie privée face au numérique
Les élections américaines ont eu lieu le 3 novembre 2020. Or, on se souvient qu’en 2016, Facebook avait vendu des données personnelles à la société Cambridge Analytica qui s’en était servi pour influencer les intentions de vote. Des scandales autour de la protection des données, notamment à des fins politiques, se sont depuis multipliés sans qu’une solution éthique ne soit mise en œuvre.
Aujourd’hui, nous continuons de concevoir des solutions de traçage, dans un contexte de crise sanitaire, qui prennent trop peu en considération l’enjeu de la protection de la vie privée des citoyens, au risque de menacer nos démocraties.
Cependant, le scandale Cambridge Analytica a porté ce sujet en place publique et accéléré une prise de conscience collective. Le besoin de penser autrement la gestion de la vie privée face au numérique s’impose non seulement au niveau des individus mais également au niveau de la société dans sa globalité.
Depuis l’entrée en vigueur du Règlement général relatif à la protection des données personnelles et à la libre circulation de ces données, le RGPD, le 25 mai 2018, la CNIL a constaté en 2020 une augmentation des plaintes portant sur la vie privée des Français. Preuve en est, s’il le fallait, que l’entrée en vigueur d’un arsenal législatif solide et l’action des régulateurs ne suffisent pas à protéger totalement la vie privée de l’utilisateur qui a lui aussi un rôle déterminant à jouer.
D’utilisateur à citoyen
Pouvons-nous imaginer exposer nos photos personnelles sur un mur dans la rue ? En revanche, le fait de les poster sur les réseaux sociaux ne paraît pas poser question. L’espace numérique semble nous faire perdre conscience des risques que représente un tel usage et nous éloigne de nos droits et devoirs de citoyen à préserver notre vie privée.
Les nouvelles technologies donnent une place toute particulière aux dispositifs numériques qui orientent et transforment les comportements des individus, visant peut-être une standardisation des usages. Cette transformation implique de repenser l’engagement des différents acteurs sociaux, qu’ils soient citoyens, entreprises ou politiques…
Comment accompagner l’utilisateur de ces dispositifs numériques dans une conscientisation des risques inhérents à cet exercice dans un écosystème où les rapports de force entre entreprises et consommateurs ne sont pas toujours équilibrés ? Quel moyen, quel outil pour aider le citoyen à prendre en main son destin numérique ?
Comprendre pour agir
Notre ambition est de rendre à tous les citoyens le contrôle de leur vie privée face au numérique.
Nous voulons délivrer une grille de lecture qui apporte une meilleure compréhension des risques et pratiques en la matière. Nous souhaitons permettre au citoyen d’agir et de choisir de manière éclairée.
Nous pensons que les citoyens sont porteurs du « pas d’après ». Nous nous appuierons sur nos utilisateurs pour connaître leur vision du bon niveau de protection de leur vie privée et nous porterons cette attente à travers la mise à jour de notre référentiel.
Nous sommes convaincus que les citoyens doivent exercer les mêmes droits et libertés dans le monde numérique que ceux qu’ils ont coutume d’exercer dans la cité. Ils doivent obtenir des garanties fortes à tous les niveaux des institutions publiques et privées : gouvernance, légal, technologique.
Nous voulons engager les entreprises et les institutions dans une démarche de respect des données personnelles de leurs utilisateurs et dans le choix de partenaires technologiques responsables.
Au-delà, nous souhaitons contribuer à un Internet libre, émancipateur et décentralisé.